Partir de chez soi, une heure et demi en avance, parce que la gare TGV est excentrée et qu’il y a des embouteillages.
Arriver avec 45 minutes d’avance, parce que –pour une fois - il n’y a eu pratiquement pas d’embouteillages.
Découvrir que son train a une heure et demi de retard.
Se préparer mentalement à 2 heures et quart d’attente.
Respirer. Fort.
Aller échanger ses billets parce qu’on va rater sa correspondance.
Se rendre compte qu’on ne va plus prendre une correspondance, mais deux et qu’on arrivera plus tard que prévu.
Envoyer un message à la personne qui nous accueille pour prévenir et s’excuser.
Patienter en riant jaune devant les affiches de la gare.
(Des sommets… ouais, tu m’étonnes !)
(Je voudrais bien justement, faire un pas, moi !)
Monter enfin dans son train.
Prendre conscience au bout de quelques minutes, qu’il roule à la vitesse d’un TER.
Entendre le chef de bord annoncer, qu’effectivement le TGV progresse à la vitesse d’une Micheline parce que la région a donné la priorité à un TER… et que le TGV est coincé derrière.
Respirer. Fort.
Regarder anxieusement son billet pour le train suivant.
Réaliser que si la situation ne s’améliore pas, il faudra piquer un sprint pour peut-être réussir à avoir son second train.
Respirer. Fort.
Être la première derrière les portes, avec sa valise et son sac... et le mental d’Usain Bolt.
Piquer un sprint, tout en cherchant frénétiquement les panneaux d’affichage pour savoir quel est le quai.
Repérer le bon quai, zigzaguer entre les gens, les valises et les sacs.
Monter dans le train, juste au moment où les portes se referment.
Haleter. Eponger ce qui dégouline.
Après quelques minutes, entendre le chef de bord du 2ème train annoncer un quart d’heure de retard.
S’exclamer : « Wéééééééééééé ! Géniaaaal ! C’est pile le temps pour avoir ma correspondance suivante ! »
Respirer. Fort.
Se préparer à piquer un 2ème sprint, en espérant que le quai pour la correspondance sera annoncée.
En courant partout dans la gare de Marseille, se dire qu’on est décidément bien naïve.
Apercevoir un TER le long d’un quai, sans rien d’indiqué. Courir quand même derrière les autres voyageurs qui sont devant.
Entendre le contrôleur siffler.
Accélérer (Usain Bolt, merci pour ton mental !)
Demander au contrôleur, en haletant comme un bœuf : « C’est bien le train pour Toulon ? »
Sauter dedans quand les portes se referment.
Essayer de retrouver une respiration normale.
Re-éponger ce qui re-dégouline.
Avoir envie de faire pipi (ça fait maintenant 9 heures qu’on est parti de chez soi) mais trop tard ! Dans un TER, c’est mort : pas de toilettes.
Penser soudain qu’on n’a pas pu composter son billet avec tous ces sprints.
Espérer que le contrôleur sera cool.
Juste après, se visualiser en train de lui mordre sauvagement le bras, s’il sort son carnet d’amendes.
Respirer. Fort.
Lutter contre le sommeil pour ne pas rater l’arrivée (ben oui, parce que la nuit avant le départ, souvent l’auteur jeunesse dort un peu moins bien).
Entendre l’annonce de sa gare. Ne pas en croire ses oreilles.
Descendre du train et offrir la meilleure image de soi à ceux qui nous accueillent : un peu sur les nerfs… un peu stressée… un peu fatiguée… beaucoup transpirante…
Miam !
C’est quand déjà le prochain voyage en train ?